Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

michel delpech

  • Le Loir et Cher (Michel Delpech)...au pied de la lettre

    Ma famille habite dans le Loir et Cher,
    Ces gens-là ne font pas de manières.
    Ils passent tout l'automne à creuser des sillons,
    A retourner des hectares de terre.
    Je n'ai jamais eu grand chose à leur dire
    Mais je les aime depuis toujours.
    De temps en temps, je vais les voir.
    Je passe le dimanche dans l'Loir et Cher.

    Bon, qu'ils ne fassent pas de manières est une chose mais qu'ils passent tout l'automne à labourer est étonnant. L'automne est plutôt la période des récoltes. C'est vrai qu'on laboure aussi et pour peu que ce soient des céréaliers, c'est vrai que ça peut mettre du temps. Mais je ne sais pas pourquoi, je  les sens plus éleveurs que céréaliers. 

    Ils me disent, ils me disent :
    "Tu vis sans jamais voir un cheval, un hibou."
    Ils me disent :
    "Tu viens plus, même pour pécher un poisson.
    Tu ne penses plus à nous.
    On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
    On dirait que ça te gêne de dîner avec nous.
    On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
    On dirait que ça te gêne de dîner avec nous."

    Là, je n'ai pas grand chose à dire mais ils disent qu'il ne pensent plus à eux alors que dans le premier couplet, il affirme aller les voir de temps en temps. Tout dépend de ce qu'on entend par 'de temps en temps'. Bon autrement, même quand on va dans une ferme, il est tout à fait possible d'éviter d'avoir à marcher dans la boue, à moins de le vouloir, qu'il pleuve ou qu'on veuille s'amuser. 

    Chaque fois que je m'arrête dans le Loir et Cher,
    Ils ne m'laissent plus partir de chez eux.
    Je leur dis qu'il faut que je rentre sur Paris,
    Que je ne fais pas toujours ce que j'veux
    Et qu'il faut encore que je trouve un poste d'essence,
    Que j'n'ai pas le temps de finir ma bière
    Et que je reviendrai un de ces dimanches
    Passer la nuit dans le Loir et Cher.

    Le mec vient juste pour un dimanche et il est pressé. En plus, alors qu'il est du coin, il ne sait pas où se trouve le poste d'essence le plus proche. Par ailleurs, il n'a pas le temps de finir sa bière. Comment peut-on être pressé au point de ne pas avoir le temps de finir une bière ? Une bière, ça se finit en quelques secondes et perso, je n'ai jamais vu quelqu'un partir de chez moi ou sortir d'un bar sans finir sa bière parce qu'il est trop pressé. On lui demande pas de finir une barrique de cidre. Et en général, quand on prend la route, on ne prend pas une bière avant de partir. On prend un café au pire.  Il affirme ensuite qu'il reviendra un de ces dimanches, ce qui démontre qu'il vient régulièrement et donc qu'ils pensent à eux contrairement à ce que dit le refrain. Et oh surprise, on apprend qu'en plus, il dort chez eux, ce qui sous-entend qu'il arrive le samedi soir, ce qui signifie qu'il dîne avec eux le soir, qu'il dort sur place et qu'ensuite il passe le dimanche avec eux. C'est pas mal quand même. Je trouve que sa famille est dure avec lui. Surtout qu'on ne sait pas si c'est de la famille proche ou pas. Ça ne doit pas être ses parents puisqu'il dit qu'il n'a jamais eu grand chose à leur dire or on parle à ses parents. Ça peut être son frère et sa belle-sœur. 

    Mais on ne le saura jamais. Michel Delpech est parti avec son secret et a laissé une bière à moitié vide parce qu'il fallait qu'il trouve une station essence. 

    Loïc LT