On peut rêver
On peut rêver
De partir.
On peut rêver
De rester.
Le mieux
Est de partir dans le rester,
Comme le soleil,
Comme la source,
Comme les racines.
Guillevic
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On peut rêver
On peut rêver
De partir.
On peut rêver
De rester.
Le mieux
Est de partir dans le rester,
Comme le soleil,
Comme la source,
Comme les racines.
Guillevic
L'année 2013 s'est achevée dans le vent, la douceur et la pluie et me concernant par une belle indigestion aux huîtres. 2014 a déjà 5 jours, le vent souffle toujours, la pluie tombe sans fin et la douceur océanique nous caresse toujours la peau lorsqu'on se risque à mettre le nez dehors. Le sapin de noël commence à tirer la tronche. Il était prévu que nous l'enlevions aujourd'hui mais nous avons préféré regarder un film. Demain matin, nous allons tous les quatre nous lever tôt et partir chacun vers les quatre points cardinaux, l'une vers un collège au nord, l'une vers une école primaire à l'ouest, l'une vers un bureau au sud et votre serviteur vers un atelier à l'est (dans la réalité, ce n'est pas si net mais la réalité n'est jamais comme on voudrait). Nous sortirons, le vent soufflera, la pluie tombera et la douceur océanique nous caressera le visage.
J'ai souvent parlé d'Henri Thomas sur ce blog. Tout le monde a bien compris que je préfère sa poésie à sa prose. En 2014 (au fait : belle année à tous), j'ai envie de découvrir et de faire découvrir Eugène Guillevic. Guillevic comme son nom l'indique était breton de naissance (alors que Henri Thomas le fut d' adoption) mais ce n'est pas qu'il fut breton qui m'importe.
En tout cas, je vais me faire un plaisir comme pour Henri Thomas (à propos, ces deux-là se sont-ils connus ?) de me porter acquéreur de quelques ouvrages. Ensuite, je me ferai une joie de le lire, de m'en imprégner et je prendrai la liberté de l'aimer ou pas. Ensuite, en parler ici ou autour de moi. Dans mon entourage, on adore que je parle de poésie -)
Je commence cette année Guillevic par un sonnet (mais par ailleurs, il faisait plutôt dans le vers libre) où il évoque ce qui fut sans doute l'école de son enfance. Saint-Jean-Brévelay est un bourg moche situé à 20 minutes de chez moi.
L'école publique
À Saint-Jean-Brévelay notre école publique
Était petite et très, très pauvre : des carreaux
Manquaient et pour finir c'est qu'il en manquait trop
Pour qu'on mette partout du carton par applique,
Car il faut voir bien clair lorsque le maître explique.
Alors le vent soufflait par tous ces soupiraux
Et nous avons eu froid souvent sous nos sarraus.
Par surcroît le plancher était épisodique,
Et l'on sait qu'avec l'eau du toit la terre fait
Des espèces de lacs boueux d'un bel effet.
Pourtant j'ai bien appris dans cette pauvre école :
Orthographe, calcul, histoire des Français,
Le Quatorze juillet, Valmy, la Carmagnole,
Le progrès, ses reculs, et, toujours, son succès.
Dans cette pauvre école, je me doute qu'on apprenait ! Et on ne perdait pas son temps avec des activités périscolaires...J'aime bien le 'plancher épisodique'. Ce poème fait partie du recueil '31 sonnets' paru en 1954 et que le poète n'a jamais voulu faire rééditer par la suite, ce qui fait qu'il est aujourd'hui très difficile de le trouver à un prix abordable. Or, comme par hasard, c'est celui-là que je voudrais (du fait de ma préférence pour la poésie classique). On le trouve sur priceminister à 30 euros tout compris...premières tergiversations de l'année 2014...l'acheter ou pas, revoter à gauche ou ne plus voter, planter des bambous ou plus...
Loïc LT