C’est marrant, j’ai deux fois plus de choses à dire sur ce modeste séjour en Centre-Bretagne que sur notre voyage d’une semaine en Irlande du Sud (que je n’ai quasiment pas évoqué sur ce blog étant donné que j’en ai fait un livre tiré à 5 exemplaires et qui d’ailleurs n’a pas été très bien accueilli par la critique..snif snif). Je peux éventuellement demander à mon éditeur d’en retirer quelques exemplaires si quelques lecteurs sont intéressés -).Il s’intitule ‘Irlande, carnet de voyage’, est publié chez photobox et fait une trentaine de pages. Il ne fait pas partie de la première sélection du prix Goncourt 2014.
Mais revenons à nos moutons (absents par contre des montagnes noires) et sur la fin de ce séjour, où vous l’aurez deviné il ne s’est rien passé d’exceptionnel, contrairement à ce que je vous ai fait croire...crédules que vous êtes.
Après le petit-déjeuner susrelaté, nous avons regagné notre suite afin de regrouper nos affaires et avons procédé aux remerciements et salutations d’usage. Après quoi, peu pressés de retrouver la civilisation, les réseaux mobiles et la circulation automobile, nous avons flâné un peu dans le parc, aperçu les écuries d’augias, constaté l’omniprésence des champignons sous les arbres etc. Petite séance photo. Là, j'essaie de poser façon François Hollande, ça le fait ou pas ?
On aurait pu rester dans les environs afin de découvrir ces fameuses montagnes noires (qui ont donné leur nom à une radio locale basée à Gourin et intitulé Radio Montagne Noire). Avec le recul, c’est un peu mon regret. Mais nous avons préféré descendre le col de Toullaeron. Arrivés à Gourin, alors qu'il nous fallait faire le plein, nous sommes tombés sur cette vieille station tenue par un vieillard en fauteuil roulant qui nous a servi en nous précisant qu’il ne lui restait qu’un fond de cuve livré 2 ans plus tôt. Nous sommes repartis sur les chapeaux de roue le réservoir rempli d'un carburant bouchonné mais qui ne nous a pas posé de soucis.
Le Faouët constituait la destination suivante. Nous connaissons tous les deux très bien ce bourg pour y avoir travaillé et folâtré quelques années. C’est un village coquet célèbre pour ses halles et pour avoir été le théâtre au 18è siècle des méfaits d’une racaille nommée Marion. Ce bourg réputé pour ses handburgers au au pain d'épice est une sorte d’oasis dans un désert économique. On a fait le tour de la place et avons dénombré je ne sais plus combien de restaurants ouverts, pas bondés mais presque. Mais c'est une coquette crêperie qui aura l'honneur de nous recevoir. Mais comme il était encore tôt, nous nous sommes rendus sur le célèbre site de Sainte-Barbe...un endroit envoûtant, avec un grand terre-plein surplombant une chapelle bâtie à flanc de falaise dont l’accès se fait par un escalier majestueux.
L’endroit est vraiment remarquable et ce n’est pas un hasard si des allumés un peu mystiques sur les bords viennent s’y ressourcer et pour certains y jouer de la harpe.
Après la visite des lieux (la chapelle est belle mais pour les photos, ba aidez-vous de google), nous avons pris un kir breton sur la terrasse de la maison de garde. C’était bien. Nous serions bien restés là à humer l'air du temps.
Ô temps suspends ton vol, et vous heures propices, suspendez votre cours…
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Ensuite, nous sommes retournés dans le bourg pour enfourner de la galette. Et puis après, tout se perd en conjectures, ce ne sont qu'errements de villages perdus en villages fantôme et puis voici le sud Bretagne. A partir de quand on a l'impression qu'une frontière se franchit. Peut-être à partir du moment où l'herbe ne pousse plus sur les routes et sûrement aussi quand on passe le Blavet, fleuve de mon enfance au bord duquel j'ai lu tant de romans que ses berges s'en souviennent.
Voilà les amis. La parenthèse se referme. La routine reprend ses droits. D'autres s'ouvriront et se refermeront...Mais je n'oublierai jamais ce séjour dans le manoir de Toullaéron. Et si par hasard, l'un de nos copensionnaires du manoir tombait sur ces pages (ce qui est loin d'être impossible), je veux lui dire que j'ai forcément un peu exagéré le trait car autrement c'est pas drôle. Considérez-vous comme l'un des personnages d'une nouvelle. Je vous aime comme vous êtes. Human after hall.
Loïc LT, 18.09.2014
Commentaires
Et... as-tu bu une bière au Faouët ? ;-)
J'ai beaucoup aimé cette chronique de ton séjour dans ce manoir perdu, vraiment.
Même pas !
Tiens à propos, juste comme ça, par curiosité, connaissais-tu l'existence de ce bourg avant que j'en parle ici ?