Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

(archives du blog). de la réalité de la crise.

Comme je ne suis pas très inspiré en ce moment, je recycle des vieux articles que j'estime potables. Celui date de 2011 et mon opinion reste la même. 

La crise (je mets toujours ce mot entre guillemets, je ne l'assume pas, voyez-vous) est avant tout une affection qui touche le langage. On dit que nous sommes en crise donc nous le sommes (je mets là en avant m’a dit un collègue le concept du discours performatif : c’est le fait de parler d’une chose qui la rend réelle).  Après personne ne prend la peine de vérifier sa réalité dans le quotidien. Tout juste va-t-on balancer des poncifs du genre “la vie est chère, il  y a de plus en plus de pauvres”. Ça ne mange pas de pain et ces idées reçues maintes fois ressassées depuis aussi longtemps que le capitalisme existe nous confirment dans l’idée de la crise. 
Gambetti m’affirmait que le système capitaliste était à bout de souffle, qu’il était en train de s’autodétruire. Je ne comprends pas pourquoi il m’a dit ça : lui même a un bon job et il vit dans une belle maison nichée au cœur d’une vallée luxuriante. En fait pour lui comme beaucoup de monde, la crise n’a d’existence qu’à travers le discours médiatique. Si les médias lui avaient fait croire que depuis 5 ans l’Europe connaissait une forte expansion, ça aurait été pareil. Il l’aurait intégré au réel à peu près aussi facilement que la crise (je dis à peu près car le français se méfie toujours des médias quand ils sont trop positifs).
Mais bon sang, ai-je répondu à Gambetti, va dans les bars, les restaurants, sur les plages, sur les aires d'autoroutes, regarde les maisons sortir de Terre, les files d'attente dans les supermarchés, les grosses bagnoles...elle est où la crise financière dans tout ça ? Pour 80% des gens, la crise est un concept abstrait dont ils ne découvrent la réalité que par les médias. Pour les autres, c'est dur, crise ou pas crise, ça l'a toujours et ça le sera toujours. C'est le principe même du système que de laisser des gens sur le bord de la route (tout en les aidant par la redistribution, ce qui est normal) pour que les autres aient envie de se battre pour ne pas rejoindre les premiers...et puis pour que les premiers gardent l'espoir d'y arriver.
Il ne peut pas exister de système idéal où tout le monde serait heureux (encore que les plus pauvres ne sont pas tout le temps les plus malheureux) car il s'effondrerait sur lui-même car les gens ne verraient pas l'intérêt de se casser le cul.

Je ne vois pas ce qui pourrait remplacer le capitalisme, assénai-je à Gambetti. Aucun théoricien économique n'a encore rien trouvé quoi que ce soit car il se confronte tout le temps à la nature même de l'être humain qui est d'être libre, consumériste et dont le penchant individualiste est plus fort que son attirance pour la collectivité. Et quand bien même, un esprit éclairé trouverait un système alternatif et que ce dernier était porté par un parti politique qui arriverait au pouvoir et le mettrait en oeuvre (admettons hein...), il n’y aurait pas d’autre solution pour que ce nouveau système s’installe dans la durée, d’empêcher que des élections aient lieu car à chaque fois, ce serait la menace de voir un parti pro-capitaliste les gagner.

Loïc LT

Commentaires

  • Dis-moi, il y a quelque chose répandue dans les médias ces jours-ci qui m'échappe : l'été n'aurait pas été beau... Ah bon ? Voilà pourtant 3 mois que je viens de passer en petite robe sans recours jamais à une veste ou un vêtement de pluie. Vraiment, je me suis dit tous les jours, quel été formidable ! Bon, trop chaud même, à ses heures. Donc, je voudrais qu'on m'explique.

  • Je me suis fait la même réflexion...l'été pourri c'est un marronnier médiatique. Dès juin, les comités de rédaction se réunissent et décident si l'été sera chaud ou pas, nonobstant la réalité.

  • Ah, tu me rassures. J'ai eu notre tante Margot au téléphone les jours derniers, elle se réjouissait aussi du bel été en cours. J'ai questionné Adrien, il me dit que l'été fut beau. Je vais poursuivre mon enquête. Il me tarde d'avoir l'avis des collègues sur la question.

  • Il y a toujours un endroit où il ne fait pas beau en France, ce qui est statistiquement normal et ce qui permet aux 'journalistes' d'étayer leurs propos...Juin et juillet furent beaux, août, un peu moins...2 mois sur trois de beau temps dans un pays au climat tempéré, rien d'anormal.

Les commentaires sont fermés.