Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

reconnaissance

C’est une note toute simple en forme d’hommage à mon père. Car plus le temps passe et plus, la sagesse qui vient avec les années qui passent, les lectures autobiographiques se succédant, plus je me rends compte que la personne que je suis devenu doit beaucoup à mon éducation. Et je tiens à appuyer là-dessus car je m'aperçois que tous les gens n’ont pas eu la chance d’avoir des parents comme les miens, c’est à dire pour résumer : humanistes, tolérants, ouverts d’esprit. Mais je parle avant tout de mon père. Ma mère étant décédée alors que j’avais 6 ans, mon père s’est remarié très rapidement avec une femme qui nous a élevé plutôt correctement dans un premier temps et qui, après avoir fait un enfant avec mon père a continué à s’occuper de nous sans faire trop de différence même si forcément son propre enfant comptait plus que ma sœur et moi. Je n’aurais pas procédé différemment. Fondamentalement, on ne peut sincèrement aimer que ce qui sort de nos entrailles. Après, des difficultés sont apparus. Ma belle-mère a rejoint un courant catholique extrémiste qui prédisait la fin du monde pour l’an 2000. Par ailleurs, mon père et son épouse n’eurent de cesse de se disputer..les scènes de ménage étaient monnaie courante tout en restant ‘bon teint’ dirais-je car il n’y a jamais eu de violence physique.

Mais revenons au au sujet. Mon père était et est toujours un homme ouvert d’esprit, tolérant et qui n’a jamais eu de haine envers personne. C’est un chrétien pratiquant dans le plus noble sens du terme. Je ne l’ai jamais entendu pester contre les étrangers, contre les gouvernants, ni contre ses voisins. C’est quelque chose qui ne fait pas partie de son système de pensée. Il a de toute façon toujours été discret sur ses convictions politiques. Il fait partie de ses gens qui estiment qu’il faut garder cela secret au delà même du secret de l’isoloir. Personnellement, j’ai toujours pensé qu’il était de centre droit, conformément à son quotidien, le ouest-france. Il n’aimait pas trop Chirac que dans les années 80 il qualifiait de fasciste, il déteste Sarkozy. Je pense qu’il se retrouve plus ou moins dans Bayrou mais qu’importe, il faut retenir qu’il se situe dans une ligne modérée. Modération aussi dans l’alcool. Je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où il s’est pris une cuite. Modération en toute chose en fait. Autre point que ma sœur m'a rappelé récemment : bien que notre père ne suivait pas de près notre scolarité, il était intransigeant sur notre façon de s'exprimer et n'avait de cesse de nous corriger quand nous faisions des fautes de grammaire et de prononciation. C'est d'ailleurs quelque chose que je reproduis avec mes filles.

Tout ça pour dire que j’ai eu de la chance. Je fais un peu écho évidemment au livre d’Edouard Louis. Mais j’imagine que ce qu’il a vécu, nonobstant son homosexualité, des millions d’enfants l’ont vécu et que forcément cela a impacté toute leur vie.

Ma jeunesse ne fut pas un long fleuve tranquille mais je suis reconnaissant à mon père, qui, bien que pas forcément impliqué quotidiennement dans notre éducation, nous a inculqué sans le savoir des valeurs d’humanisme et de tolérance qui étaient les siennes (et qui le sont toujours). Et bien que n’étant pas croyant, je dois admettre que ses valeurs, il les tient avant toute de ses convictions religieuses. D’ailleurs dans ce domaine, il faut dire qu’il n’a eu de cesse de par ses écrits et ses discours de dire ses désaccords avec les franges les plus radicales du catholicisme. Aujourd’hui, je crois être une homme ouvert et tolérant et je pense que je tiens cela en grosse partie de lui. Moi qui suis athée, je revendique donc d’être ce que je suis grâce au catholicisme. C’est ainsi, on n’échappe pas à ses origines.

Loïc LT

Commentaires

  • Je viens de relire cette note et je trouve que je me répète un peu !

  • Non, on ne se répète jamais quand on ose parler ouvertement (et qui plus est, l'écrire !) de son admiration pour ses parents, son père en l'occurence, alors qu'il est tellement plus facile de dire "famille, je vous hais" ! Tu as raison : c'est bien de savoir d'où l'on vient, d'où l'on tient certaines racines, d'avoir conscience de cet immatériel dont on hérite aussi.

  • C'est un très bel hommage ! C'est important de transmettre ces valeurs humanistes et de tolérance à ses enfants, qu'elles perdurent...

Les commentaires sont fermés.