Je ne comprends vraiment pas quelle mouche a piqué François Hollande. Pourquoi avoir supprimé le jour de carence alors que Sarkozy avait réussi à le supprimer sans trop de dommages et qu'il n'y avait pas spécialement de revendications des fonctionnaires à ce sujet ? En cette période de rigueur budgétaire où chaque euro est compté, on lâche 100 millions d'euros à des gens qui ne demandaient rien et en plus, on accentue l'injustice avec les salariés du privé. C'est complètement insensé. J'ai beau tourner la chose dans tous les sens, je ne vois un pas un début de logique à ce cadeau tombé du ciel pour nos gentils et valeureux fonctionnaires.
A moins qu'il ne s'agisse de mieux faire passer une réforme douloureuse à venir ?
Puisqu'on y est, j'en ai marre d'entendre dire que les fonctionnaires n'ont pas été augmenté depuis 2010 alors que tout le monde sait que par le système des grilles indiciaires, leurs salaires sont systèmatiquement augmentés d'au moins 3% par an. Je n'ai rien contre mais qu'on arrête de nous faire croire qu'ils ne sont pas augmentés.
Je n'ai rien contre les fonctionnaires, ce n'est pas ça. Au contraire même, je les aime bien. Je les trouve courageux, beaux et bien habillés. C'est juste qu'il faut de temps en temps rétablir certaines vérités.
C'était mon coup de gueule du dimanche soir, ça change de l'octosyllabe.
Commentaires
1) Il tente de récupérer un électorat traditionnellement à gauche mais qui l'est de moins en moins ;
2) comme tu le dis, il dresse les salariés du privé contre ceux du public. Diviser pour mieux régner, une bonne vieille recette.
Alors pour le coup, je suis bien déçue de lire ca!
Je vais rectifier quelques vérités...
Le point d'indice n'a effectivement pas été augmenté depuis 2010. Je suis bien placée pour le savoir puisque je fais partie des fainéants de fonctionnaires... Prof en plus...
Seulement, mon salaire baisse depuis 2 ans car d'un côté, pas de revalorisation du point d'indice, et de l'autre, on nous augmente les cotisations retraites afin d'arriver progressivement aux taux du privé. Ce qui fait qu'en novembre dernier par exemple, j'ai perdu 6 euros par mois, en janvier à nouveau 7 euros, en janvier 2012 c'était à nouveau 7 euros... Donc si je compte bien, baisse de 20 euros par mois...
Qui peut dire qu'il est "diminué"? Hé bien c'est pourtant bien vrai, mon bulletin de salaire le prouve!
Je rectifie une autre chose : quand nous étions augmentés (augmentation du point d'indice), ce n'était pas de 3 % loin de là! Nous avions un truc du style 0,3% en janvier et 0,5% en octobre... Bref, pas grand chose... De quoi se payer un Mc do une fois dans le mois!
Et concernant le jour de carence : là je parle en tant que professeur des écoles. Nous trouvons injuste d'avoir ce jour de carence alors que nous sommes malades parce que nos élèves nous donnent tous les microbes!! Donc c'est parce qu'on va au boulot qu'on attrape tout ça! (Pour preuve, j'étais en congé parental pendant presque 2 ans, je n'ai pas été malade une seule fois). Je retourne à l'école, et hop, je choppe toutes les maladies que mes élèves ont...
Alors, je ne trouve pas normal qu'on m'enlève une jour de de salaire alors que c'est à cause de mon boulot!
Et il a été dit que 2/3 des salariés du privé n'avait pas de jours de carence (car celui ci est pris en charge par leur employeur). Reste 1/3 des salariés qui ont ces jours de carence. C'est trop.
De toute façons, il vaudrait mieux niveler par le haut et non par le bas : pas de jour de carence ni dans le privé, ni dans le public!
Donc frérot, quand on ne sait pas, on s'abstient de raconter ces choses! ;)
Cécile
Les jours de carence dans le privé sont souvent pris en charge par les employeurs..pas par la collectivité. C'est pas du tout pareil. Moi, dans ma boîte, j'ai 3 jours non payés en cas d'arrêt maladie.
Je pense qu'il faut 2 jours de carence pour tout le monde et qu'on n'en parle plus.
Quant au salaire des fonctionnaires, je suis ok que le point d'indice n'a pas augmenté depuis 3 ans mais dans le traitement des fonctionnaires (qui ne sont pas des fainéants), il y a d'autres paramètres, non (changement d'échelons, de grades, primes diverses) ?
Pour ma part, dans le primaire, pas de prime. J'en ai eu une en 2008 de 350 euros net car j'étais en ce1 et que je faisais passer les évaluations nationales. Cette prime n'existe plus mais de toutes façons, elle ne concernait QUE ceux un avaient du ce1 ou du cm2. Pas d'autres primes pour nous. Il y en a plus dans le secondaire mais nous non.
Mon dernier changement d'échelon, c'était il y a deux ans. Le prochain ce sera dans un an très probablement et je vais gagner 20 euros de plus par mois en passant à ce nouvel échelon (car les premiers ont été revalorisés pour les débutants mais pas à partir du mien). Et le changement suivant ce sera 2 ans et demi plus tard (pour les chanceux), 3 ans ou 3 ans et demi plus tard ( ce coup ci ce sera 40 euros de plus) mais avec toujours en novembre et en janvier une baisse du salaire cause cotisation retraite. Donc ça fait pas une super augmentation au final...
Pour les grades je ne sais pas ce que c'est, pas concernée.
J'ai quand même un bac +4 + une année de formation, et je serai, en toute fin de carrière si j'arrive au dernier échelon à 1950 euros net par mois. Je trouve pas ça énorme comme évolution de carrière.
C'est mieux que certains c'est sûr mais c'est juste pour rappeler qu'on ne gagne pas tant que ça actuellement quand on est prof des écoles. (Les moins bien payés de l'UE d'ailleurs) nous sommes même passés de profession intellectuelle supérieure à profession intermédiaire alors que les profs des lycées et collèges sont eux profession supérieure. Cherchez l'erreur!
Pour le jour de carence, je suis contre. C'est quand même pas de notre faute si on est malade.
Je rectifie, je me suis trompée pour le salaire en fin de carrière, c'est celui des instituteurs.
Je pense que le nerf de la guerre, ce n'est pas l'argent. On peut vivre correctement avec 1300€ par mois, voire moins. Ce n'est pas inscrit dans les gênes de l'homme qu'il doit devenir propriétaire pour être heureux ou partir en vacances 3 semaines par an..ou posséder ceci ou cela Les vraies richesses sont ailleurs.
Non, ce qui est important, dans le contexte économique actuel, c'est la sécurité de l'emploi.
Sinon, c'est sûr que ce n'est pas de notre faute si on est malade..mais il y a tellement d'abus. Pour un même mal avec les mêmes symptômes, un salarié va prendre un arrêt, l'autre non, il y a trop de tires au flanc (dans le privé et dans le public) et de médecins conciliants. Il faudrait tout remettre à plat.
Et je suis contre la médecine libérale. Les généralistes s'en foutent trop du trou de la sécurité.
Donc, tant que ce système est comme il est et étant donné le déficit, il faut que les assurés sociaux acceptent de perdre de leur salaire lorsqu'ils sont malades, même s'ils sont sincèrement malades. Il en va de la sauvegarde de notre sécurité sociale, que le monde nous envie.
Non Loïc, on ne vit pas correctement avec 1300 € par mois. On vit, c'est tout, c'est à dire qu'on va bosser, et qu'on rentre chez soi, point barre, parce qu'une fois qu'on a tout payé, il ne reste rien, strictement rien. Déjà, se loger devient une gageure puisqu'il faut désormais un bulletin de salaire net de 3 x le montant du loyer (donc, en grande ville, avec 1300 € tu peux prétendre à un studio, c'est tout), ensuite, à 1300 €, tu paies des impôts, et toutes tes charges, tu les assumes seul. Je vis avec 1500 € par mois, et je rationne l'eau, l'électricité (dont je ne maitrise pas les augmentations imposées par les fournisseurs, non par l'augmentation de ma consommation). Me chauffer est un luxe, je m'accorde 3/4 d'h de chauffage par jour. Dès lors, le moindre arrêt maladie (désormais, dans mon entreprise, on n'est plus payé si on s'arrête moins de 4 jours) qui entraine une baisse de salaire me met dans le rouge.
Parce que, deuxième point : non, les généralistes ne se foutent pas du trou de la sécu. La plupart des généralistes désormais n'arrêtent plus aussi facilement qu'avant, et font attention aux prescriptions de médicaments, et d'examens. Des médecins conciliants, il y en a, mais de moins en moins.
Arrêtons de penser que c'est la faute des uns qui abusent, des autres qui sont privilégiés : les uns, comme les autres, ce sont des "petits", qui paient les impôts plein pot, qui vont bosser pour un salaire moyen avec lequel on vit de moins en moins. Il ne faut pas se tromper d'adversaire : le système est malade parce qu'il y a une pléthore de gens riches, dont la richesse va grandissante, qui ne se pose pas la question des honoraires des médecins, de l'augmentation du prix de l'essence. Ce sont ces gens qui ne jouent pas, eux, le jeu de la solidarité nationale, en défiscalisant pour ne pas payer d'impôts, en faisant grimper les prix de l'immobilier et des loyers par leurs spéculations. Ce sont eux, qui ont intérêt à "casser" nos avantages sociaux, car une foule sans droit et affamée sera toujours plus facile à gouverner, embaucher, diriger.
Je voulais dire que dans un système idéal, moins matérialiste et plus juste, on devrait pouvoir vivre avec 1300€. Et puis en ville, c'est différent, tellement différent.
Je t'assure qu'en campagne, je connais bcp de soi-disant ouvriers qui gagnent le smic et qui vivent plutôt bien.
Je suis contre la médecine libérale. Je préfèrerais que les médecins soient des fonctionnaires d'état, qu'ils soient bien payés certes mais pas à l'acte. Ils toucheraient un salaire, point barre. Et puis que chaque ordonnance (pour arrêt ou prescription) soit certifiée sur le champ par un agent de la sécurité sociale. Et tout ce petit monde regroupé au sein d'une maison de santé.
Oui, dans un système idéal, je suis bien d'accord. D'ailleurs, dans mon système idéal personnel (mais vraiment personnel), le balayeur toucherait le même salaire que le directeur, et inversement ;-) Je blague à peine : les salaires de nombreux dirigeants sont indécents. On ne devrait tout simplement pas pouvoir gagner plus qu'on ne dépensera jamais en une seule vie !
Oui, aussi, pour les maisons de santé. Par contre, je trouve ça rigolo, de ta part, ton discours sur les médecins-fonctionnaires. Je te pensais libéral ! :-)
Je suis de droite mais d'une droite moderne, sociale et résolument libérale. Il y a des domaines comme la santé qui doivent échapper au marché. Or, les médecins libéraux (ainsi que les infirmières, kinés etc) cherchent avant toute chose à gagner bcp d'argent et ça ne peut pas marcher.