Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

2011, l'année Fukushima

Le 11 mars 2011, les côtes du nord-est du Japon sont touchées pas un tsunami qui fait des dizaines de milliers de morts. On a tous vu ces vidéos amateur montrant la vague approcher et happer les villes côtières. Sur l’une d’entre elles, on voit une route côtière très empruntée et l’on se dit que quelques secondes plus tard, tous ces véhicules que l’on voit vont être submergés et chariés à des kilomètres sans que les conducteurs aient le temps de comprendre ce qui leur arrivent. Des villes sont littéralement rayées de la carte. Evidemment, les médias du monde entier ont rapporté cet événement. Pendant quelques jours, il ne fut question que de cela.
Mais petit à petit, les conséquences du tsunami sont laissées de côté. En effet, on apprend très vite qu'une  centrale nucléaire située à  Fukushima a subi des dommages importants. Tout l’attention se porte sur la centrale. On suit minutes par minutes, l’évolution des événements. Tout le monde garde Tchernobyl en tête et très vite d’ailleurs, on nous dit que Fukushima sera pire que Tchernobyl. Les anti-nucléaires jubilent : on vous l’avait bien dit. Pendant que les japonais pleurent leurs morts, en Europe, on relance le débat sur le nucléaire.
Trois mois après, alors qu’on ne sait toujours pas ce qu’il s’est reéllement passé à Fukushima,  j’ai entendu dans plusieurs médias des présentations du type : trois mois après l’accident nucléaire de Fukushima. On ne parle plus du tsunami. Ce qui s’est passé il y a trois mois, c’est un accident nucléaire. Le reste  ne compte plus, ça n’est pas vendeur
Et pourquoi, ça n’est pas vendeur ? Parce que le tsunami est une catastrophe naturelle et l’homme n’y est pour rien. Et il n’y a rien de plus désespérant pour les médias -français, je parle de ce que je connais- de ne pas pouvoir trouver de responsabilité humaine. Les médias ont donc concentré leurs efforts sur l’accident nucléaire autrement plus vendeur. Comment a-t-on pu construire une centrale nucléaire à cet endroit ? Ne vaudrait-il pas mieux tout simplement abandonner le nucléaire ? Quelques mois plus tard, les allemands que je ne savais pas si influençables abandonnent le nucléaire. (j’ajoute au passage que je ne suis ni pro ni anti nucléaire, je ne m’intéresse pas à cette question).
Et tout ça à cause d'une catastrophe dont on ne sait rien. On ne sait pas déjà si elle a fait des morts (en dehors de l’explosion en elle-même qui en a fait 5) et on ne sait pas dans quelle proportion l’environnement a été atteint. On ne sait rien. On nous dit que c’est grave etc, que le nuage (qu’on a encore essayé de nous cacher...ah le mythe du nuage arrrêté à la frontière -) est passé au dessus de la France. Le problème avec le nucléaire, c’est qu’il suscite un débat tellement passionné que les médias qui penchent forcément du côté du politiquement correct ne savent plus informer en tout objectivité.
Pendant ce temps là, des familles font leur deuil, et les japonais tentent comme ils peuvent de sortir la tête de l’eau, si je peux me permettre ce jeu de mots douteux.
Cet exemple de traitement de l’information est assez symptomatique de la difficulté que l’on a d’être informé comme on devrait l’être. Au lieu de relater l’événement, les médias provoquent l’événement, ils le suscitent. Avant même de savoir ce qui s’était vraiment passé à Fukushima, on savait que l’affaire était pliée..avant même de savoir combien de morts la grippe A allait provoquer, c’était déjà la pandémie du siècle...avant même de savoir quelles incidences concrètes la crise financière allait avoir sur la vie des gens, elle était déjà pire que 1929, avant même que Sarkozy bouge le petit doigt, il était déjà le pire président de la 5ème.
Voilà les réflexions que je me faisais en lisant les premières pages de l’art français de la guerre, d’Alexis Jenni. Il revient sur la guerre du Golfe. Pendent l’hiver 1991, le monde entier pensait que Saddam Hussein disposait de la quatrième armée du monde et que les alliés allaient morfler. Il n’en fut rien. Les alliés réussirent la prouesse de ne compter aucune perte directe (en dehors des accidents). En 1991 déjà, les médias nous ont vendu et promis une guerre qui n’a pas eu lieu (si ce ne sont des bombardements à sens unique ayant faits des milliers de morts côté irakien). Les médias suscitent l’événement au lieu de le relater. Quelques années plus tard, on nous a vendu la crise de la vache folle qui n’aura fait qu’une dizaine de morts en Europe (mais engendrer une vraie crise agricole) etc etc.
Face à de tels matraquages, d’informations erronées voire parfois des mensonges, il s’agit de tenter de garder son esprit critique, de rester libre et puis surtout méfiaNT. et puis, si possible de temps en temps se couper du bruit médiatique, de cette sinistrose qu’on veut nous imposer et agir au quotiden sans idées préconçues. Moi je pense que ce qui fait que l'on réussit dans a vie ou pas dépend avant tout de soi même. 

Je vous souhaite à tous, lecteurs réguliers (il y en a quelques uns) ou internautes égarés, une très belle année 2012.

Loïc LT

Commentaires

  • Je t'en souhaite une excellente, Loïc, ainsi qu'à ta femme et tes filles. Avec de bonnes lectures à la clé.

  • Concernant le nucléaire - c'est un exemple - l'Allemagne se désengage. Les journaux (tv et presse écrite) nous le disent et nous le redisent. Ce qu'ils ne nous disent pas, c'est : où l'Allemagne va désormais trouver l'électricité dont elle a besoin ? Voilà pourtant le genre de questions qui me parait pertinent, et une information complète et globale devrait y apporter une réponse. Comme tu le dis, les média font dans l'immédiat, le spectaculaire et le démagogique. Pour contrer cela : il faudrait lire la presse écrite, toutes tendances confondues, y compris la presse étrangère. Bref, y passer sa journée... et j'avoue avoir la flemme de le faire. Alors j'écoute vite fait les infos, au hasard de la télé ou de la radio, avec la sensation que l'humanité court à sa perte (je suis super optimiste) et que je ne peux rien y faire.
    Quant à l'Allemagne : elle se désengage du nucléaire mais je ne crois pas que cela signifie que les allemands accepteront de ne plus avoir d'électricité lorsqu'ils appuyeront sur leurs interrupteurs. Donc je suppose qu'elle va acheter son électricité à ses voisins, entre autres la France qui, elle, continuera à faire fonctionner ses petits Tchernobyl...

Les commentaires sont fermés.