ill

Le 12 mai on a dansé au Bikini, le 12 mai, Daho a sorti nouvel album, le 12 mai 2023 j'ai eu 50 ans mais peu de gens se sont occupés de moi. On m'a reproché de ne pas être resté chez moi mais personne ne serait venu me voir à part peut-être quelques voisins de l'immeuble. J'ai reçu des Whastapps de mes filles évidemment mais pas de mon ex qui ne digérera jamais l'incendie allumé quelques jours plus tôt et dont je ne regrette rien et même je l'allumerai à nouveau.

J'ai largué les amarres direction Lille retrouver Maud pour un long périple en bus mais tout se perd un peu dans mon esprit. Je suis arrivé jeudi soir mais je ne sais plus où j'ai été accueilli et par qui. En tout cas si je suis arrivé jeudi soir à 21:40 comme je crois le plus probable, elle était forcement chez elle, c'est donc ce dénommé Claude qui m'a expliqué le fonctionnement de cet appartement. Si Maud lit et que c'est faux, elle va sérieusement se poser la question sur mes capacités cognitives.

Une chose est certaine, elle m'a rejoint le lendemain prétextant un RTT à son mec. On a à peine eu le temps de se dire bonjour, qu'on a fait l'amour toute la journée comme des fous furieux, sans interruption. Je n'avais jamais vécu ça de ma vie et le lendemain pareil ce fut tout autant et le lundi, l'apothéose. Je crois qu'elle m'a écrit que le total fait 16 heures mais je crois que c'est plus.

J'ai effleuré son corps par tous les possibles et elle pareil. Ce n'est pas un concours à l'échalotte mais je crois que le meilleur fut le lundi. Si je dis pourquoi, je m'en vais dans des considérations érotiques indignes d'un grand auteur comme moi. Autant résumer, ce weekend Lillois fut la plus grande expérience sexuelle de ma vie et aucun autre cadeau pour ma cinquantaine n'aurait pu le surpasser

C'est bizarre en écrivant cela j'ai l'impression qu'elle va débarquer. Je le crois vraiment. Ma sœur qui est suspicieuse quant à cet amour adultérine me dit que jamais je ne pourrais l'accueillir chez moi. Je sais pas.

On s'était déjà retrouvé dans un hôtel de Paris en février et c'était déjà pas mal mais j'étais très tendu. Je l'ai attendue dans un taxi et on s'est roulé une pelle direct ce qui augurait bien de la suite. Je garde un bon souvenir de Beauchamps et ce que je veux dire est très anecdotique : dans le hall de l'hôtel, au moment du départ, elle m'a brutalement faussé compagnie comme elle le fait souvent mais de moins en moins sur Messenger.

A Lille, tout aurait pu partir en sucette , le jour, je ne sais plus lequel je suis allé,  dimanche je crois, (Maud n'était pas là) à Carrefour City situé à 100 m de l'immeuble et je me suis rendu compte que le bas de ma jambe droite ne répondait plus . Je me suis vautré près d'une brasserie. Un couple m'a assis sur une chaise et m'a demandé s'il fallait appeler les pompiers. Je leur ai gentiment dit non, que ça irait, que je n'étais pas de Lille et que je n'avais pas ma carte vitale. Je suis resté assis une demi heure et comme si j'en avais pas eu assez, à la sortie du Carrefour, je ne retrouve pas l'immeuble pourtant très proche. Un type m'a aidé, aidé de Maud avec son téléphone et je suis finalement arrivé. C'est le seul point noir de ce weekend à Rome.

Je lui ai parlé de ma chute mais elle n'a pas pris dessus, je commence à connaitre son caractère, il me faudrait dix pages. En gros, elle ne s'arrête pas aux contingences, elle n'est pas intéressée par l'intendance. Comme beaucoup de femmes, elle vit son amour à 100% et il ne faut pas attendre d'elle un discours sur l'Ukraine et les retraites. A part moi, sa vie de famille et son boulot, rien ne compte.

J'ouvre une parenthèse ici car je ne sais pas où mettre ça. Les 15 jours avant ce séjour à Lille, je me demandais si c'était sérieux d'y aller, ma sœur et Carla m'y dissuadaient et ce n'est pas parce que j'avais payé le trajet et le Bikini que je ne pouvais pas tout annuler. J'en arrivais à me demander si c'était bien sérieux mais je ne savais pas comment lui dire et puis plus les jours approchaient plus il me semblait indispensable d'y aller.

Nous sommes dimanche, Maud qui peut difficilement trouver une excuse me rejoint quand même quelque temps dans un jardin en face de l'immeuble avec son garnement qui ne tient pas en place. On a pas pu trop parler tant elle était obligé de le surveiller. On s'est embrassé quand même et je me suis dit qui fallait quand même qu'elle soit très amoureuse de moi pour ne pas pouvoir passer me voir ce dimanche.

Le lundi je crois qu'on a dépassé l'Everest et on n'a pas eu peur des nouvelles expériences comme dit Catherine Tramell. C'était  notre dernier jour, on a tout donné. J'allais prendre le bus pour toute la nuit. Ce ne serait pas la même limonade. 

Ce fut formidable, je pourrais trouver des synonymes à "formidable". Quoi qu'il se passe rien entre nous pour la suite, on nous volera pas ce week-end, fringants, haletants comme deux adolescents. 

Ce qui aurait été bien dans ce weekend, c'est qu'on dorme une nuit ensemble....je dis bien dormir...si on arrive à calmer nos corps...

Si quelqu'un d'autre qu'elle et moi lit ceci, que va-t-il penser ? Que notre relation n'est que sexuelle ? 

Nous sommes très différents dans notre façon de fonctionner dans notre quotidien et ailleurs.

C'est une formule à la mode mais l'amour n'est pas réservé à ceux qui cochent le plus de cases.

Colin