... et je me souviens aussi que par au moins deux fois, pressés par le lycée victor hugo, nous sommes descendus dans la rue et que pour mes camarades comme pour moi, le but était uniquement de sécher les cours...d’ailleurs les cortèges se dissipaient très vite et alors, nous nous rendions dans l’arrière salle du pmu pour jouer au billard.
Je ne me rappelle plus de la raison d’être officielle de ces manifestations (il n’y avait pas une histoire de sélection pour l'entrée à l’université ?) mais de toute façon, pour la plupart d’entre nous, on s’en foutait.
Il faut avoir le courage de le dire, car nous l’avons à peu près tous vécus, les lycéens n’ont pas de conscience politique et si certains d’entre eux, un peu plus mûrs que la moyenne, commencent à avoir des convictions, elles ne sont pas assez solides pour justifier quelque action.
Ne pas avoir maths, c’est chouette, on n’aime pas ce prof, traîner dans les rues entre potes et rentrer chez soi plus tôt, sortir de l’ordinaire et entendre parler de soi le soir à la télé, telles sont les réelles motivations des lycéens. Pourquoi aucun journaliste n’a le courage de dire ? Pourquoi l’autre matin sur france inter, Thomas Legrand est-il allé chercher midi à quatorze heures ?
Pour le reste, c’est différent..les salariés, les fonctionnaires ne manifestent pas pour le plaisir. Ils perdent de l’argent chaque jour de grève. Mais ils le font par conviction..A tort sans doute, mais le fait est. Reconnaissons leur de s’intéresser à la vie de la cité, de bousculer leur quotidien pour défendre une cause. Ils sont bien moins nombreux que ce que disent les syndicats, et même que de ce que dit le police (selon certains comptages plus poussés mais restés confidentiels, tu penses..) mais ils sont bien organisés, c’est bien relayé par les médias et puis l’opinion publique les soutient. au pouvoir d'en tirer les leçons.
Mais les lycéens..arrêtons la mascarade.
loïc, 8h23
Commentaires
Je viens de découvrir ton blog (via Babelio) et le trouve très interessant...je l'ai vite glissé dans mes favoris!
Pour ce qui est de ton article, je partage le même sentiment, je suis moi aussi descendu dans la rue durant mes années lycée, sans aucune conscience politique je l'avoue...pour sécher les cours, pour faire comme les autres, pour l'aventure...!
Je l'ai fait aussi, c'était pour défendre l'enseignement des langues anciennes, une cause qui me tenait à coeur, mais je n'y voyais pas de conflit partisan et voir les membres des MJS utiliser le prétexte pour se faire les dents, ça me paraissait à côté de la plaque, un glissement que je n'appréciais pas du tout. Je suis d'accord avec toi, Loïc, concernant les manifs lycéennes actuelles, je suis éberluée de voir des adolescents manifester pour les retraites... Quand ils seront confrontés à la question l'eau aura coulé sous les ponts, et la réforme actuelle ne les concernera plus, elle aura été remplacée par une autre, et une autre... D'ailleurs malgré le spectre d' "un nouveau mai 68" que les journalistes ressortent du placard dès que les jeunes sont dans la rue (c'est lassant à force), il suffit d'écouter les lycéens eux-mêmes pour voir que leur conscience politique est encore en devenir et que beaucoup manifestent pour les raisons que tu décris. Alors oui, pourquoi les journalistes se creusent-ils la tête sur la question ?
J'écoute régulièrement Morandini pendant ma pause déjeuner dans la voiture. Et concernant les lycéens dans la rue, ça débattait sec sur les ondes l'autre jour : les auditeurs disaient à tour de rôle la même chose que toi avec force colère. Morandini semblait aller dans leur sens. Un représentant des lycéens qui se trouvait invité fut très vite à court d'arguments, ressassant quelques piètres platitudes sur le bien-fondé de leur mobilisation. Ca m'a fait un bien fou, cette émission. Même, dans l'ensemble, je trouve qu'à ce sujet les journalistes font preuve de moins de démagogie qu'en d'autres temps. Il faut dire que sur un thème comme celui des retraites, la présence des jeunes dans la rue interloque... Ce qu'ils doivent s'ennuyer en fait le reste du temps !
Un blog bien construit dans le fond et sur la forme.
Pour supporter ces actions étudiantes, il est vrai que les jeunes manquent de maturité et de leçon d'économie.
Je vous engage à visionner l'extrait suivant :
http://www.youtube.com/watch?v=DAaitSxs_2Y&feature=player_embedded
Intéressant, N'est ce pas ?
Une petite leçon d'économie, un peu de bon sens et beaucoup de courage, voilà ce qui manque actuellement !
Continuez sur ce blog, je ne manquerai pas d'y surfer.
Moi, j'écoute france inter et pour eux évidemment, le mvt lycéen est justifié etc..ils sont prise de tête à france inter (quand ils bossent -)
Morandini ? Pouah ! mais bon, s'il a dit ça..
Merci pour vos encouragements.
C'est quoi ce snobisme ? Moi, je dis, Morandini, pourquoi pas ! Il émane de lui un enthousiasme, limite une fraîcheur pas déplaisante. On le sent bien à sa place: il jubile humblement.
Ca n'empêche, j'ai aussi besoin de Marc Voinchet au réveil et d'autres. Je glâne, contente de ne pas me restreindre à une radio, pas plus qu'à un journal, pas plus qu'à un auteur...J'admets, Europe 1 fait un peu trop dans le sensationalisme et le tire-larmes. Mais il ne faut pas s'arrêter à cela. Rien n'est complétement si manichéen.
oui mais à Camors, on capte pas "Europe numéro 1" comme disent les anciens !!
et puis, sur Europe, il y Demorand...le traître..
La sélection à l'entrée de la fac, c'était le projet de réforme de Devaquet, le ministre de l'époque. Projet abandonné suite aux manifs, assez importantes. J'ai manifesté aussi, j'étais en fac d'espagnol alors, tout en me disant in-petto que, pourtant, il faudrait bien se pencher sur le système de l'enseignement supérieur, mal adapté à la réalité de la vie professionnelle (et je le pense toujours).
Les grèves, les manifs, il faut le dire, ça tient souvent du "folklore" lycée ou estudiantin, folklore exploité par les organisations étudiantes d'extrème gauche, et c'est regrettable, car au final cela fait plus de mal que de bien.
Quand à cette histoire de retraite... je n'ai participé à aucune manifestation. L'âge du départ à la retraite, ce n'est pas ce qui me soucie le plus. Ce qui me cause plus d'inquiétude, ce sont les conditions de travail des "séniors" : nous allons vivre plus longtemps, et travailler plus longtemps. Mais dans quelles conditions, de travail et de santé ? Il y a là une véritable réflexion à avoir, un vrai combat peut-être, et je regrette que les syndicats ne parlent pas de cela.