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  • recensement des cabines # 15 Bubry

    Lorsque je suis reparti en piste le 14 mai, Persquen  était l'objectif unique de ce reportage, alors je suis forcément passé par le bourg de Bubry. C'est une porte obligée pour aller à Persquen que l'on vienne de Camors ou de Languidic. Quand j'étais petit et qu'on allait à Persquen, on passait par Bubry et alors je me disais que nous n'étions pas loin du but. Toujours est-il que je me suis dit que c'était l'occasion qui faisait le larron et je n'avais pas envie de revenir à Bubry spécialement. Il faut savoir profiter des opportunités et faire preuve de logique et d'efficacité lorsque l'on veut être un fin reporter. 

    Commençons par la traditionnelle petite carte offerte par Mappy.

    Camors-Bubry : 21.7 km, 23 mn. 

    mappy, bubry

    Comme on le voit sur la carte, Persquen est un peu plus au nord à 8 km. Je tenais avant toute chose à préciser que les 2375 habitants de Bubry sont des bubryates au masculin comme un féminin. Venons-en à l'essentiel ; la cabine téléphonique. Comme vous pouvez vous en douter, ce bourg en possède une sinon cette note n'existerait pas. Il s'agit d'une cabine double comme à Camors. Elle se situe sur le trottoir au bord de la 'grande place'.

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    2 publiphones, cela veut dire deux numéros d'appel que voici : 02 97 51 71 42 et 02 97 51 30 86. On dirait que les types du CAP3000 ont parcouru tout le département pour coller leurs affiches de merde sur toutes les cabines existantes. Ils ont une longueur d'avance sur moi ! Mais je ne suis pas certain que la soirée du 18 mai fut un succès. Qui porte une attention sur les affiches placardées sur les cabines ? Enfin bref, deux cabines accolées, qui fonctionnent toutes les deux et je pose deux questions fondamentales : 1 - de quand date la dernière utilisation de l'une des cabines ?  et 2 - de quand date la fois où les deux cabines furent utilisées concomitamment ?

    Comme je le stipulais au début de cette note, Bubry restera toujours pour moi un bourg de passage avant d'arriver à Persquen mais des années plus tard, à la fin du siècle, je l'ai également souvent traversé pour me rendre à mon agence comptable située à Guéméné/Scorff. A cette époque, à chaque fois que je traversais Bubry, je ne pouvais m'empêcher de repenser à nos périples d'antant avec mon père dans la R6 orange en direction de Persquen.

    Je crois m'être arrêté une ou deux fois à l'lntermarché de Bubry (non photographié) mais est-il utile de le souligner. Arretons-nous sur le centre-ville qui l'air de rien contient un nombre de commerce assez considérable et j'ai une théorie là-dessus : dans ce désert humain qu'est le centre-Bretagne (et dont fait déjà partie Bubry), il y a besoin de quelques centres de vie pour que les gens habitant les bourgs isolés (Persquen, Lignol, Langoelan, Ploerdut..) n'aient pas à se rendre dans des villes comme Lorient ou Pontivy. Il y a donc ce besoin de commerces de premières nécessités  qui permettent de passer l'hiver au chaud. Genre deux salons de coiffure quand même (rectif : il y en trois même mais la flemme de tout refaire..toutes mes excuses à Isabelle Coiffure) :

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    Une graineterie aussi a pignon sur rue, ce qui est la moindre des choses : tout végétal part d'une graine et cela évite aux autochtones de se rendre à Jardiland ou Truffaud pour acheter des plants hors de prix. 

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    Je crains que l'hôtel des voyageurs soit fermé et je le regrette car j'ai toujours rêver dormir dans un hôtel des voyageurs. J'imagine l'ambiance : des représentants du commerce, des hommes d'affaires, des gens paumés, des hommes virés par leur femme, des routards tous réunis pour une nuit et même pourquoi pas rassemblés lors du dîner ou du petit déjeuner. C'est un peu désuet je sais mais ça doit exister encore mais plus à Bubry...

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    Ambiance dans la pizzeria :

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    L'architecture type de Bubry, c'est à peu près ce genre de bâtiment qu'on dirait être d'anciens locaux administratifs. Le site immo de Ouest-France m'informe que le tout vaut 170.000€, 200m2 habitables , 4 chambres, 2 salles de bain et 1000 m2 de terrain, qui dit mieux ?

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    Aucune fenêtre de cette maison de dispose de balcon contrairement à bon nombre de bâtisses de Bubry dont je vous ai concocté ici un montage à la mords-moi le nœud. 

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    Je n'ai pas fait le tour de Bubry mais sachez qu'il y a tout pour survivre : banques, bars, épiceries, boulangerie, pharmacie, magasin Armor-Lux, garage etc...et puis ces rues sans âme où les gens trépassent mais où les conducteurs passent. 

     

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    Paradoxalement, quand on voit certaines rues, on a l'impression d'être au centre d'une grande ville.

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    Peut-être me suis-je fait des idées préconçues sur Bubry. N'empêche que malgré une certaine activité commerciale, beaucoup d'enseignes sont fermées. Ceci dit le bourg dispose d'un ensemble architectural robuste qui lui donne une certaine allure.

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    Et puis on peut saluer l'usage du terme crèmerie qui sent bon la 4ème république. 

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    Après, dans la nature, il y a encore de quoi visiter...des chapelles, des manoirs, des châteaux mais une vie ne suffirait pas à bien connaître la Bretagne. Tant de directions me tendent les bras, la tête me tourne.

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    reportage réalisé le 14.05.2015

    Loïc LT

  • avec un brin de nostalgie # 2

    1ère partie ici

     

    Il y a des images qui me restent de Kercher, des choses anecdotiques mais qui lorsque je les vivais revêtaient une grande importance. Par exemple, ma sœur me parlait l’autre jour d’une toile de tente qui avait été plantée dehors. Je ne m’en souviens pas mais y-avait-on dormi ou cela servait-il de terrain de jeu ?

    Mon grand-père possédait une Renault 6 verte (alors que mon père en avait une orange...quelle honte) puis après je crois qu’il l’a changée pour une Renault 5. Je me souviens qu’un jour nous sommes partis tous les trois, lui, mon cousin et moi chez un type chez qui mon grand-père devait donner ou récupérer quelque chose (je crois qu’il s’agissait d’une histoire de grain). Le voyage avait été long et j’étais tendu parce que je n’aimais pas quitter le cocon de Kercher. Arrivé sur place, mon grand-père a fait le tour de la ferme de long en large mais il n’y avait personne. Alors il est rentré sans agacement, sans le montrer en tout cas. Je ne l’ai jamais vu énervé de toute façon.

    Est-ce qu’à Kercher, on mangeait dehors les jours de beau temps ? Nul souvenir.

    Je me rappelle des verres à moutarde dont on se servait pour boire de l'eau...nouveauté pour moi aussi. A cette époque, c’étaient des figurines de dessins animés genre Goldorak dont était friand mon cousin.

    En haut du village, il y avait une ferme mais ça avait l’air de tourner au ralenti...mais entre la maison de mon grand-père et la ferme, il y avait cette petite maison en pierre dans laquelle venaient de temps en temps, des gens, des femmes je crois, deux soeurs peut-être, je ne sais pas; je me souviens juste de leur 2CV. Encore une question à poser à mes tantes ? Qui étaient ces gens ?

    Je ne vous parle même pas de voisines de Raymond à Talvern qui habitaient une petite maison dans laquelle on était allé une ou deux fois et à chaque fois, j’avais été impressionné par l'intérieur très soigné, très moderne, quelque chose d’inconnu pour moi. Et puis les filles m’intimidaient également...qui étaient-elles ?

    Il y a 2 ans, je suis repassé avec mon père dans le village de Talvern  mais ce n’était plus le même. Je n’ai pas retrouvé la petite maison mystérieuse, ni la forge et son foutoir insensé.

    Je me souviens que derrière la maison de Raymond poussaient des ajoncs par centaines au milieu de gros cailloux, des menhirs presque. Je me demandais ce qu’il pouvait y avoir derrière cet endroit...je me demandais même si le monde ne finissait pas là. Je n’ai pas de souvenir de complicité avec Raymond. C’était un homme très distant mais je dois avoir oublié certains moments. Mais une chose est sûre, je n’aimais pas aller à Talvern même si c’était pour une visite et en voiture, j’étais rassuré que le trajet dure un peu. J’ai revu Raymond  bien après lors de ma communion à Berloch et je crois qu’il m’offrit une montre...ou autre chose. Mais je ne veux pas être injuste avec lui, les souvenirs d’enfance sont ce qu’ils sont et on se fait des idées souvent fausses sur les gens. J'ai revu son fils des années plus tard à l'arrivée d'une course à pied.

    Avec mon grand-père, c’était tout autre chose. Ce n’était pas un grand bavard mais il aimait nous faire découvrir des choses, je me souviens de ses éclats de rire et quand je pense à tous les malheurs qu’il avait déjà vécus à cette époque et que je ne réalisais pas, toute cette injustice me fait mal au cœur. Mais mon grand-père était heureux à Kercher. Il avait des chiens de chasse, je crois qu’il chassait un peu, son jardin et autrement en hiver, je ne sais pas trop comment il occupait son temps. Il avait des responsabilités à la commune, il devait voir sa fille Patricia et rendre visite à sa mère et son frère dans la maison de Persquen.

    Longtemps il est venu nous voir à Berloch avec sa Renault 6 verte et je courais vers lui pour qu’il me prenne dans ses bras. Il me ramenait pour mon anniversaire des livres de la bibliothèque verte par paquet de 10 ( (c’est comme ça que j’ai découvert la série des Michel) et une chose m’intriguait mais je ne sais pas pourquoi. Où les achetait-il ? Je m’étais mis en tête qu’il existait à Persquen une librairie cachée surchargée de livres à tel point que lorsqu'on ouvrait la porte, on en faisait tomber. Il y a quelques années, j’ai fait un rêve à ce sujet.

    Je me souviens un peu de mon arrière-grand-mère décédée en 1982. Elle nous distribuait toujours des bonbons qu’elle sortait de derrière les fagots ou du dessus d’une armoire rustique. Il lui manquait des dents et autrement tout est vague dans mon esprit. J’ai peu de souvenir de François, le frère de mon grand-père.

    Ce que je réalise aujourd’hui, c’est qu’à cette époque Brigitte était très jeune puisque née en 1957, elle avait une petite vingtaine années. Je ne sais pas quand est apparu Antoine, son futur mari mais il m’impressionnait et j’avais toujours le sentiment qu’il préférait jouer (car il était très joueur) avec mon cousin (qu’il voyait plus souvent) qu’avec moi. Avec ma soeur, on a toujours trouvé qu'il ressemblait à Julien Clerc.

    Et puis, que faisions nous ces étés à Kercher ? Je n’ai pas de souvenir de sorties à la mer ou autres... Richard, le mari d’Evelyne était-il toujours parmi nous ? Que de questions dont j’aimerais presque n’avoir jamais de réponses...Mais je peux les avoir et je ne pourrais pas m’empêcher de les avoir.

    On voyait moins Patricia et Gérard...Je crois qu’ils ont habité à Bubry avant d’emménager dans l’ancienne ferme des parents de Gérard.

    Et Richard ! Une personnalité. Il habitait à Paris et quand il a su que je faisais mon armée à Compiègne (1996), il m’a invité un week-end dans un restaurant très chic près de la gare du Nord, un restaurant où il avait ses habitudes et où je me sentais gauche. C’est la dernière fois que je l’ai vu et je ne sais même pas si Evelyne, sa femme, ma tante, était déjà décédée quand on s’est vu.

    Puis après, je suis devenu comptable à Guéméné et le midi, lorsque nous allions déjeuner, on passait devant le cabinet vétérinaire où Patricia était secrétaire et je m’arrêtais lui dire bonjour. Et c’est à cette époque que rentrant à Berloch où j’habitais encore avant de trouver mon premier logement que je me suis arrêté deux fois au bar de Paulette à Persquen. Et je me suis arrêté aussi une fois voir un oncle qui habitait Persquen, un ancien ingénieur qui en imposait et qui avait toujours plaisir à m’accueillir. Vit-il encore ? Pour l’instant, je ne puis le dire. Et puis, j'ai revu une fois mon cousin Cédric aussi...du côté d'Arradon (port du Golfe du Morbihan). C'était totalement inattendu mais la probabilité existait puisqu'il avec acheté avec Brigitte la maison de Persquen et que lorsqu'on y vient en vacances, j'imagine qu'on ne passe pas ses journées à se promener dans le bourg...mais Arradon quand même...où je ne suis allé qu'une fois.

    Que dire d’autres...je pourrais y passer la nuit mais un moment, les anecdotes deviennent des détails sans intérêt.

     

    Loïc LT